Interview express de Julien Bayou (@julienbayou), conseiller régional et porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV).
En tant que porte-parole d’un parti politique, quand intervenez-vous ?
Julien Bayou (J.B) : Il y a évidemment la partie visible, les médias ou la rédaction et l’envoi de communiqués de presse (plusieurs par semaine nous concernant). Au quotidien, c’est aussi souvent des questions de journalistes pour recueillir tel ou tel avis ou position. Mais également lors de rencontres ou nombreuses manifestations pour représenter EELV.
Quelle parole devez-vous porter et auprès de qui devez-vous porter cette parole ?
(J.B) : Urbi et orbi (NDLR : partout et auprès de tout le monde). A partir des grands positionnements du mouvement écologiste (Europe, nucléaire, lutte contre le dérèglement climatique, féminisme, biodiversité, transparence et démocratie), nous fixons la position au quotidien. Les communiqués de presse donnent le sens et le ton et ensuite nous pouvons intervenir dans les médias, en soutien d’associations ou de collectifs militants… C’est très versatile.
Est-ce que pour vous le rôle de porte-parole d’un parti politique diffère beaucoup en fonction des partis politiques ?
(J.B) : J’imagine que oui. Certains partis ont un président qui concentre l’essentiel de l’expression externe ce qui efface les porte-paroles. D’autres ont des mouvements construits autour d’une personnalité, et donc les porte-paroles sont plutôt les représentants de tel ou tel, porte-parole d’un tel qui explicite sa pensée (complexe ?) plutôt que représentant d’un collectif. Chez les écologistes, c’est collectif. Nous avons un secrétaire national qui supervise la direction et deux porte-paroles qui… portent la parole.
Est-ce que c’est différent d’être porte-parole d’un parti politique ou d’une personnalité politique ?
(J.B) : J’imagine que oui. Porte-parole d’un mouvement, j’ai un mandat c’est-à-dire que les adhérent.es, à travers une élection interne, m’ont confié le soin de les représenter. Je leur rends compte au quotidien puisqu’ils/elles ne se privent pas de m’interpeller. Porte-parole d’une personnalité, c’est j’imagine être plus dépendant de l’humeur (des contradictions ?) du “lider maximo” mais c’est aussi en être dépendant tout court, c’est-à-dire ne tenir sa légitimité que de lui (ici l’écriture inclusive n’est malheureusement pas nécessaire).
Quelles sont les erreurs à éviter en matière de communication quand on est porte-parole d’un parti ?
(J.B) : Je ne suis pas certain d’être en mesure de donner des leçons.
Quelles sont les compétences indispensables en matière de communication quand on est porte-parole d’un parti politique ?
(J.B) : Avant les compétences, qui se travaillent, je parlerais d’abord d’appétences. Il faut avoir un goût pour l’actualité, le militantisme et le combat politique, en l’occurrence, le combat écologiste. Sans cela, rien n’est durable. Les compétences rédactionnelles, de prise de parole en public ou de réponses dans les médias sont importantes bien sûr.
Si un ou une de vos ami(e) venait d’être nommé(e) porte-parole d’un parti politique, quels conseils lui donneriez-vous ?
(J.B) : Stay cool et humble, n’oublie pas que la politique ne se résume pas à la politique partisane. C’est un beau stade avec les caméras et tout le toutim’ mais des tribunes presque vides. Les citoyens ne sont pas là mais ça ne veut pas dire qu’ils sont inactifs bien au contraire. Il faut l’entendre et travailler avec eux, selon leurs modalités.
Interview réalisée en novembre 2017
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