Suite aux demandes de nos adhérents, le Cercle des Communicants et des Journalistes Francophones (CCJF) a décidé de réaliser un dossier sur le métier de Conseiller communication en cabinet politique en croisant les regards de Conseillers issus de différents pays francophones (pour en savoir plus et répondre à une interview).
Le dossier s’ouvre avec l’interview d’Alaric Moubouyi Boyer, ancien Conseiller à la Présidence gabonaise et actuel Conseiller en communication du ministère de l’économie du Gabon.
En quelques mots, comment définiriez-vous le métier de conseiller communication que vous exercez ?
Alaric Moubouyi Boyer (AMB) : La fonction de conseiller en communication dans un cabinet politique consiste à asseoir l’image de la vision politique globale et/ou sectorielle en fonction du domaine dans lequel on intervient. Il s’agit également à réaliser des actions matérialisant cette vision politique ou visant à la matérialiser.
Ce rôle intègre plusieurs dimensions sur le plan opérationnel dont :
- « l’analyse » du contenu des politiques publiques et des enjeux contextuels,
- « l’élaboration » des messages clés,
- la cartographie des intervenants
- « la détermination » des canaux de communication d’influence.
Quelles sont les principales missions d’un conseiller communication ?
(AMB) : Globalement, la mission s’articule autour de la gestion de l’image et de la réputation de l’action de l’Exécutif en matière de politique économique. Cela implique les sous-missions de cartographier les actions phares dans le domaine, de suivre leur évolution pour identifier les opportunités de communication et d’entretenir les relations avec les médias et autres réseaux de diffusion de l’information.
Quelles sont les principales compétences que doit avoir un conseiller communication en cabinet politique ? Auriez-vous 1 ou 2 conseils importants à délivrer ?
(AMB) : J’en vois trois :
- La compétence d’analyse : capacité à décortiquer les enjeux et faits liés aux dossiers techniques et politiques.
- La compétence relationnelle : capacité à animer des groupes tant aux niveaux interne (techniciens intervenant sur les dossiers) qu’externe (relais de diffusion d’information).
- La compétence rédactionnelle : capacité à traduire dans l’écrit la vision et les objectifs de communication auprès des cibles.
Il y a aussi deux valeurs importantes : l’humilité car le métier de la communication est en réalité un apprentissage perpétuel et la résilience car l’exercice du métier nous renvoie à l’action la plus difficile qui est, in fine, celle de convaincre.
Interview publiée en juin 2020