Le Cercle des Communicants Francophones a organisé, le 28 novembre 2018, son traditionnel #DinerDesCommunicantsPolitiques. Plus de 35 personnes présentes pour débattre, ce soir-là, du journalisme et de la communication politique en Afrique.

Les interventions de Céline Argy, Conseillère et responsable communication et jeunesse de l’Assemblée des parlementaires francophones (APF), Mehdi Ba, rédacteur en chef du site web du magazine Jeune Afrique et Inès Semeun, ancienne diplômée du Master communication politique et institutionnelle de la Sorbonne et aujourd’hui professionnelle de la communication, ont posé les bases d’un débat riche.

La réflexion s’est articulée autour de trois axes. Premier point : la formation en journalisme et en communication en Afrique. L’occasion d’évoquer plusieurs écoles : le CESTI au Sénégal, l’ISTC en Côte d’Ivoire ou encore l’ESTIC au Cameroun. Des écoles reconnues qui forment des journalistes et des communicants, les frontières entre les deux domaines étant souvent poreuses. D’ailleurs, de nombreux professionnels passent très facilement de l’un à l’autre.

Les difficultés du journalisme en Afrique furent également abordées : achat d’articles de complaisance, contenus médiatiques pillés sur le web, circulation de très nombreuses rumeurs, manque de journalistes formés, développement d’un journalisme d’opinion, lois très répressives à l’égard des journalistes, marché publicitaire en Afrique très dépendant des pouvoirs publics…

« L’Afrique de l’Est anglophone a une culture du journalisme et du fact checking, de la vérification des faits » Mehdi Ba

Un participant français qui réalise de nombreuses campagnes pour des personnalités politiques africaines a indiqué que « grâce aux médias sociaux, la diaspora peut interpeller les journalistes et les hommes politiques se sentent obligés de répondre ».

Enfin, dernier axe évoqué : le rôle des conseillers en communication politique en Afrique.

« Beaucoup de présidents ivoiriens ont pris des conseillers en communication étrangers afin de soigner leur image dans les médias internationaux et de rassurer les bailleurs de fonds » Ines Semeun

Une des participantes du Gabon a précisé qu’ « en Afrique, les médias locaux travaillent avec les conseillers et les chargés de com’ des personnalités politiques tandis que les médias panafricains ou internationaux s’adressent directement aux hommes politiques ou à leur garde rapprochée ».

« Les parlementaires français ont toujours un communicant à leurs côtés qui sert d’intermédiaire tandis qu’il est souvent possible d’accéder directement aux parlementaires africains » Céline Argy

Quelques campagnes politiques innovantes ont été également présentées. Plusieurs participants ont rappelé qu’il ne peut y avoir de communication sans projet politique.

C’était le troisième #DinerDesCommunicantsPolitiques. Le précédent fut consacré à l’humour en communication politique et le premier à la communication politique dans l’espace francophone. Le thème du quatrième Dîner n’est pas encore arrêté. Contactez-nous si vous avez des propositions (cercledecom@gmail.com).