La série sur le journalisme dans l’espace francophone se poursuit… avec l’interview d’Abdoulaye Diop journaliste reporter au Sénégal à Radio Futurs Médias. Il s’agit de son opinion personnelle, laquelle n’engage pas le Cercle des Communicants et des Journalistes Francophones.
Pour vous, à quoi servent les médias ?
Abdoulaye Diop (AD) : Les médias jouent un important rôle dans une société. C’est comme une forme de « contrat social » entre les auditeurs, les téléspectateurs et les lecteurs et même aujourd’hui les internautes. Les médias les représentent auprès des instances du pouvoir, assurent une surveillance constante des détenteurs du pouvoir mais également permettent de comprendre l’actualité.
Faites-vous une différence entre journaliste et communicant ? Si oui, laquelle ?
(AD) : Bien sûr qu’il y a une différence entre journaliste et communicant. Personnellement, le journaliste est celui qui ne s’exprime que quand son information est vérifiée… alors qu’un communicant utilise toutes les opportunités pour être présent et imposer son discours. Pour moi la différence se résume en un mot : la vérification de l’information.
Quels sont les grands médias écrits et audiovisuels au Sénégal ? A qui appartiennent-ils ? Quelle est leur ligne éditoriale ?
(AD) : Je peux notamment citer L’Observateur, journal du groupe Futurs Médias, avec un tirage journalier de 100 000 exemplaires. Il y a également la radio Futurs Médias (RFM) du même groupe pour laquelle je travaille. Ils appartiennent au célèbre chanteur Youssou Ndour. Il y a aussi Walfadjri (télé et radio) qui appartient au défunt Sidy Lamine Niasse. Ils sont des organes d’informations générales. Ils proposent aussi du divertissement et de l’enseignement. Walfadjri est considéré comme un médium d’opposition, la RFM est plus équilibrée dans le traitement de l’information en offrant une tribune à toutes les couches de la population, sans distinction.
Quelles sont les difficultés d’exercice du métier de journaliste dans votre pays ?
(AD) : Au Sénégal, les journalistes ne rencontrent pratiquement pas de difficultés dans l’exercice de leur métier. Nous avons « souvent » toutes les informations dont nous avons besoin. Nous faisons partie des rares pays africains où les journalistes ne sont pas véritablement inquiétés.
Quels sont pour vous les 3 plus grands journalistes de votre pays ? Pourquoi ? Quels sont les journalistes de votre pays qui sont pour vous des modèles ?
(AD) : Personnellement, je citerai Mame Less Camara, Ahmadou Tidiane Sy et Alioune Ndiaye. Quant à mes modèles, je citerai d’abord Sada Kane et Abdoulaye Cissé. Ils sont expérimentés et très généreux dans le partage de leurs expériences.
Que faudrait-il faire selon vous pour améliorer le journalisme dans votre pays ?
(AD) : Le journalisme au Sénégal se porte bien. Le problème, c’est la précarité des journalistes. Ils sont mal payés et ils font des années de stage sans rémunérations. Et ceci les expose à la corruption. Il y a un nouveau code de la presse qui a été adopté en 2017 mais il tarde à être appliqué puisque les décrets ne sont toujours pas signés. Ce nouveau code de la presse va contribuer à l’amélioration du journalisme au Sénégal.
Interview publiée en juin 2020
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